Nous avons généré un article entier grâce à une Intelligence Artificielle.

Le 5 décembre 2022, nous avons publié un article sur notre blog intitulé “10 stratégies gagnantes pour votre e-commerce en Suisse“.

L’article a été entièrement généré par une Intelligence Artificielle (ChatGPT, le nouveau-né d’OpenAI) et nous ne le cachions pas.

Revenons sur la génération de cet article qui a suscité pas mal de réactions sur la toile (promis, cette perspective a bien été écrite par un humain !)

L’état de l’IA en fin 2022

L’intelligence Artificielle, qui était pendant longtemps du domaine de la science-fiction n’est pas un terme forcément récent. Il était déjà utilisé dans les jeux vidéo, par exemple, pour désigner le comportement des personnages non-joueurs ou ennemis.

Les chatbots eux aussi existaient bel et bien avant l’IA (et le terme était utilisé aussi). Cependant, on ne pouvait pas parler là véritablement d’une Intelligence car il lui manquait un composant : l’apprentissage.

Les chatbots par exemple pouvaient former des phrases (pour les plus complexes) et comprendre différents mots-clés et synonymes, mais il fallait que quelqu’un les alimente dans le système.

Aujourd’hui, le problème n’existe plus : les IA actuelles peuvent apprendre par la pratique. Nous entrons dans dans une nouvelle ère qui permet non seulement de générer du contenu 100% inédit, mais aussi de l’améliorer avec le temps. Les possibilités semblent infinies.

Fin 2022, OpenAI propose la version 3.5 de son modèle générateur de texte, GPT. Il le propose sous format de “chat”, c’est-à-dire qu’il faut traiter l’IA comme une personne à laquelle on écrit.

L’utilisation de ChatGPT, si vous voulez essayer, est très simple : on lui parle simplement comme à un humain. Si quelque chose n’est pas clair ou correct, on lui demande de reformuler en précisant ce qu’on souhaite avoir.

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Notre article 100% généré par une IA.

Nous avons alors décidé de tester le modèle ChatGPT et de lui faire générer un article entier. Le but du jeu : retoucher le texte le moins possible. Si une phrase ou un paragraphe ne nous semblait pas juste, nous le faisions récrire à l’IA plutôt que de le modifier nous-même. Seule exception : nous avons tronqué certains titres de section qui étaient trop longs et avons corrigé un chiffre (l’IA n’est pas encore connectée à Internet, nous y reviendrons).

Pour bien clarifier, il faut comprendre que l’IA ne copie pas du texte trouvé ailleurs : elle génère ses propres phrases grâce à son modèle d’apprentissage. On pourrait dire qu’elle a véritablement appris le français. Il ne s’agit donc pas de plagiat ou de simple copier-coller mais de contenu 100% inédit.

Un modèle bluffant

Le modèle fonctionne à merveille et est non seulement créatif, mais aussi rapide : il générera des sections entières en moins d’une minute.

Grand point positif : il fonctionne extrêmement bien en français (OpenAI est à l’origine aux Etats-Unis) et, nous imaginons, dans d’autres langues.

Nous avons commencé par lui demander une liste d’articles sur le e-commerce en Suisse. L’IA en a proposé 10 qui semblaient tous très intéressants (et que nous utiliserons peut-être comme idée de départ), puis nous lui avons demandé une structure libre pour l’un des 10 articles (qui est devenu l’article que nous avons publié).

L’IA a alors proposé 10 points pour cet article que nous avons pu faire développer, récrire, corriger, modifier l’un après l’autre.

La structure générée par ChatGPT qui a été utilisée comme base pour l’article

Un partenaire de conversation facile

Il est très facile de parler avec ChatGPT une fois pris au jeu : il suffit de lui parler comme à toute autre personne. On peut même lui dire s’il-te-plait, désolé et merci (comme le font beaucoup de gens). L’IA n’a aucune peine à suivre un cheminement et se souvient de ce dont nous avions parlé très facilement — c’est-à-dire qu’à plusieurs reprises, après avoir développé puis récrit une section, nous lui disions simplement de passer au point suivant de la liste. Pas besoin de lui dire le chiffre ou de quelle liste il s’agit, elle s’en rappelle d’elle-même.

Nous avons du intervenir une fois cependant et rappeler la structure à l’IA qui semblait l’avoir un peu oublié : elle nous a donné le point 1 au lieu du point 6.

L’art de la précision

Il faut toutefois parfois être assez précis dans ses requêtes, car l’IA peut légitimement avoir une autre idée en tête que nous. C’est normal, cela dépend de ce que nous lui indiquons.

Par exemple, vous avez peut-être remarqué un changement après la première moitié de l’article : la présence de listes ordonnées qui donnent des exemples concrets dans chaque section.

Ceci est arrivé un peu par hasard. L’IA écrivait des sections textuelles tout à fait conventionnelles jusqu’à ce que je tombe sur le point 6. En lisant sa proposition, je me suis dit que ce n’était pas très clair et je lui ai demandé des exemples concrets. A partir de la, l’IA a généré d’elle même ces exemples concrets pour chaque nouvelle section sans que je ne lui demande.

En fait, j’ai été tellement bluffé de la pertinence de ces exemples que je lui ai même demandé de me régénérer le 2ème point (qui datait de plusieurs dizaines de messages en arrière donc) en suivant le modèle.

La précision est donc de rigueur, mais l’IA s’en sort bien. Elle se souvient de ce que l’on souhaite et si on est assez précis, on peut obtenir des résultats très, très développés (et surtout bien ciblés).

Un bridage voulu

Un autre point à souligner qui n’a pas posé de problèmes durant notre test : l’IA est volontairement bridée par les concepteurs.

Dans l’ère des fake news et autres mensonges, il est éthique pour les laboratoires d’IA de ne pas y contribuer et de veiller à ce que leurs outils ne soient pas utilisés à des fins peu scrupuleuses.

Pour cette raison, l’IA n’est pas connectée à Internet et sa connaissance des évènements mondiaux s’arrête vers la fin 2021.

Il faut savoir que la plupart des IA connectées à Internet (d’où elles tirent leurs informations et donc leur apprentissage) finissent par donner n’importe quoi (certaines deviennent racistes, si cela donne une indication du niveau moyen sur Internet). On comprend donc la décision de déconnecter l’IA.

Cela pose quelques soucis pour certaines générations : nous avons par exemple du vérifier un chiffre statistique que l’IA nous a donné (elle était incapable de citer sa source puisque celle-ci n’a été enregistrée dans aucune base de données).

Ces limitations sont déjà testées par des développeurs tierces qui arrivent tout de même à passer les filtres (par exemple en demandant à l’IA de jouer le rôle d’un personnage de film). Cela rendra donc à terme l’IA plus sécurisée et efficace puisque ces tests ont déjà donné lieu à des correctifs.

Le bilan

Pour l’article, nous ne voulions pas de relecture humaine et c’est pour cela que certains termes sont souvent répétés (“Entreprise de e-commerce en Suisse” par exemple) — malgré nos efforts de récriture, l’IA voulait toujours rappeler que nous écrivions pour la Suisse. Si vous souhaitez à votre tour utiliser une IA, nous recommanderions

En conclusion, je suis vraiment bluffé de la qualité du modèle ChatGPT. Le système s’apprend très rapidement et l’IA peut aller très loin dans ce qu’elle génère, d’autant plus si on sait utiliser les bons termes. Cependant, force est de constater que nous avons passé autant de temps à faire générer l’article comme nous le souhaitions (environ 2 heures) que nous aurions passé à l’écrire nous-même (mais nous sommes productifs à l’écrit aussi 😉).

L’IA dans le e-commerce

L’IA ne sert pas qu’à écrire du texte. Actuellement il existe des modèles qui proposent de générer des photos, des vidéos, même des jeux vidéos et j’en passe. Tout ce qui peut être généré par un être humain peut finalement être généré par une IA.

A l’avenir, je suis convaincu que nous verrons des IA déployée dans le e-commerce à différents niveaux ; c’est d’ailleurs déjà le cas, mais le marché n’est pas encore très développé.

Nous verrons certainement par exemple une IA qui génère des images de vos produits en situation à partir d’une image de base. Ou une IA qui va chercher les métadonnées de vos produits pour les renseigner automatiquement. Ou encore, plus dans le côté technique, une IA qui étudie le comportement de vos clients et leur propose des produits en conséquence.

Cela vous permettrait de réaliser des gains de temps considérables afin de vous concentrer sur ce qui importe plus pour votre boutique.

Actuellement, ces solutions ne sont à ma connaissance pas disponibles sur le marché (de manière native, intégrée à votre boutique en tout cas) mais elles viendront certainement dans les années à venir. Nous vous tiendrons au courant !

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